Les impacts environnementaux de la production d’aliments d’origine animale sont multiples, et bien étayés par la littérature scientifique. Responsable de 14,5% des émissions totales de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète1 (un chiffre comparable à celui du secteur des transports2), mais aussi d’une part significative des pollutions locales (particules en suspension3, nitrates4), l’élevage est aussi très coûteux en terres agricoles5, et en eau6, tandis que la pêche et l’aquaculture causent l’épuisement des populations de poissons7.
Favoriser la transition vers un modèle alimentaire moins fondé sur les protéines animales s’inscrit donc parfaitement dans la mission d’un État soucieux d’agir pour un monde plus durable, et plus responsable.
La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a pour objectif principal de « permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique ».
Elle prévoit des objectifs nationaux de réduction des émissions de polluants atmosphériques, mais exclut de ces objectifs les émissions de méthane des ruminants.
Cet amendement repose sur l’idée que les émissions de gaz à effet de serre des animaux relèveraient d’un ordre « naturel » et non d’activités humaines. En réalité, le méthane est un gaz au potentiel de réchauffement considérable (72 fois celui du dioxyde de carbone, à échéance 20 ans8). Son temps réduit de résidence dans l’atmosphère (dix ans environ) en fait un levier d’action indispensable pour une politique climatique efficace. Il semble donc pertinent de l’intégrer dans une telle politique.
Pour consommer intelligemment, une information juste et complète est un outil précieux.
D’après une récente étude9 du ministère de l’environnement de l’énergie et de la mer, 56% des Français souhaiteraient voir se développer un affichage environnemental affichant le bilan carbone du produit, permettant aux acheteurs d’utiliser leur pouvoir d’achat de manière plus responsable. Les secteurs alimentaires les plus polluants font en effet porter le coût sanitaire et environnemental de leurs activités sur l’ensemble de la société. Informer le public sur l’impact des différentes productions est donc une mesure de justice sociale face aux industries polluantes.
Note : Afin de favoriser l’innovation et PME du secteur agroalimentaire, cette obligation d’affichage pourrait être réservée aux produits non transformés des grandes enseignes de distribution, ainsi qu’aux produits transformés largement distribués sur le territoire national.
Sources:
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